Taux de rendement, vous avez dit « décompression » ?
Les acteurs du marché de l’immobilier d’entreprise trouvent généralement les mots qu’il faut pour commenter les dernières évolutions et atténuer les mouvements contraires. Qu’un volume d’investissement soit contrariant et aussitôt l’histoire récente vient au secours de l’analyste : les chiffres sont comparés sur 10 ans, vingt même pour nuancer un mauvais chiffre.
Depuis plusieurs années les taux de rendement « prime » n’en finissaient pas de baisser pour atteindre des planchers historiques : 2,75 % pour le bureau. Là encore que les inquiets se rassurent la fameuse de prime de risque demeurait (dans les discours) intacte. Le spread, c’est-à-dire l’écart entre l’OAT (réputé être un placement sans risque, aux alentours de 0 à 0,5% à la fin 2021) et le taux de rendement « prime » observé, rendait son verdict, 250 points de base.
Ouf ! Novembre 2022 : l’histoire n’est plus la même, l’OAT a atteint les 3%…soit le niveau du taux de rendement « prime » pour le bureau parisien. La contrepartie : remontée des taux…de 25 points de base. Phénomène qualifié de « décompression ». En termes plus prosaïques les taux de rendement remontent. Reste une question : à quoi bon investir dans l’ immobilier avec un taux de rendement à 3 % quand l’OAT rapporte la même chose ? La suite au prochain épisode. L’expert doit donc conserver son indépendance de vue et ne pas systématiquement suivre l’analyse des brokers.